Je viens de vivre ma première grande voie en escalade. Fût un temps, je ne me serais jamais vu grimper une grande voie. À vrai dire, je n’avais même pas envie de grimper en falaise : je faisais du bloc, et ça me suffisait. Mais à force d’entendre des potes me parler de grande voie, à force de goûter un peu à la falaise… l’envie de tenter quelque chose de nouveau a fini par me titiller. Et un jour, j’ai dit « oui » à la fameuse question : « Ça te dit de faire une grande voie avec moi ? »
Mais d'abord, c'est quoi la grande voie mathieu ?
Une grande voie, c’est tout simplement une voie d’escalade qu’on grimpe en plusieurs longueurs. On grimpe un bout, on arrive à un relais (un point d’ancrage solide sur la paroi), on s’assure, et on repart pour la longueur suivante. Et ainsi de suite jusqu’au sommet ou à la sortie de la voie.
Contrairement aux voies d’une seule longueur en falaise, ici on est vraiment dans la verticalité, souvent en montagne ou sur des grandes falaises. Il faut savoir gérer l’assurage en plusieurs longueurs, le relais, parfois l’orientation, et souvent… la fatigue. Certaines grandes voies sont entièrement équipées (les points d’ancrage sont déjà en place), d’autres demandent de poser soi-même ses protections (coinceurs, friends).
Direction les Pyrénées espagnoles 🇪🇸
C'est Yannick (mais si vous savez je vous en ai parlé dans mon article sur le niveau de la neige) qui m'a proposé de faire ma première grande voie en sa compagnie. Yannick c'est vraiment le bon gars, marrant, expérimenté, prêt à t'apprendre plein de choses mais surtout qui aime se faire plaisir avec une sortie sympa et voir de belles choses.
Il m’a proposé une grande voie de 250 mètres : l’Espolón del Pino, au départ de Panticosa, en direction de la cascade de Bachimaña. Une belle ligne de sept longueurs, parfaite pour une initiation sans pression. Et voilà quelques photos de la marche d’approche pour se mettre dans l’ambiance :



L'approche et la traversée de la rivière
Nous voilà en route, sacs au dos, direction le pied de la voie.
Petit passage mémorable : la traversée d’une rivière bien fraîche… On s’encorde pour sécuriser la traversée, avec de l’eau glacée presque jusqu’à la taille. De quoi te réveiller d’un coup !
Voici la vue satellite du parcours et le graphique du dénivelé. Entre le 2e et le 3e kilomètre : c’est là que se trouve la paroi que nous avons grimpée.


L’heure de grimper 🧗
Nous voilà au pied du mur. Yannick m'explique plusieurs choses sur le déroulé de la voie. Les mots à échanger, le fait que l'on va utiliser des Talkie walkie (pratique en montagne avec le vent + le bruit de la cascade) et comment se passe la création d'un relai.
Franchement, je n’ai jamais vraiment eu peur. On est tellement concentrés sur la grimpe et les manips qu’on ne pense pas trop au vide. J’ai surtout découvert un truc que je n’avais jamais expérimenté en salle la dalle sans prise. Par moments, tu n’as même pas besoin de chercher de prises : tu poses les mains à plat et tu appuies — l’adhérence de la pierre fait le boulot. Ça, c’était une révélation pour moi.
Autre moment que j’ai adoré : un petit passage en dévers, rien de très dur mais en montagne, c’est vraiment agréable.
Les cotations de la voie (pour ceux qui aiment les chiffres) :
- L1 : 3c (40m pour s’échauffer)
- L2 : 4c (35m)
- L3 : 5a (35m)
- L4 : 4a (30m)
- L5 : 4b (35m)
- Un peu de marche, environ 20-25m
- L6 : 5b (25m)
- L7 : 3b (35m)
Une escalade physiquement tranquille, parfaite pour découvrir sans se cramer. La vue est dingue tout au long de la montée.

Matériel utilisé 🔧
- Chaussons : Simond de chez Decathlon
- Baudrier : Blue Ice
- Casque : Mammut
- Dégaines : mes 12 nouvelles dégaines camp photon wire
- Longe + mousquetons : Petzl
- Talkie-walkies
On a grimpé en corde à double, ce qui est idéal pour ce type de voie.


La redescente & l’après
Arrivés au sommet, on se pose un instant au refuge pour profiter de la vue, boire un coup, sortir les vestes (le vent ne pardonne pas) puis on repart par le sentier de la descente pour retrouver la voiture.
J’ai terminé cette journée rempli de satisfaction, avec une seule idée en tête : j’ai envie d’en faire une plus dure, juste histoire de "plus" profiter de l'escalade en elle-même.
Ça m’a donné le goût de la grande voie, l’envie de continuer à apprendre, à progresser… et à passer plus de temps suspendu au-dessus du vide.


En résumé
- Lieu : Panticosa, Espagne
- Voie : Espolón del Pino
- Difficulté max : 5b
- Hauteur : 250m
- Matériel : Escalade équipée, corde à double
- Ambiance : Accessible, beau rocher, vue de dingue
Bisous, je vous laisse avec quelques photos







Je connais pas vraiment la grande voie, les spécificités, le matériels à amené ou ce que l’on peut rencontrer et avec tous les détails et les supports c’est limpide.